L’abstraction sonore est assez passionnante. Ma nature de sale taré congénital implique logiquement que certaines pièces étranges aux ambiances parfois oppressantes me mettent en joie. Et c’est le cas dans cet album tout récent auquel je ne m’attendais pas et qui m’a pris en pleine poire avec une force assez impressionnante.

Lourde ambiance, vous en conviendrez.
The Haxan Cloak réalise avec Excavation un tour de force dans le domaine du dark ambient, ce genre sombre et fascinant porté, entre autres, par Lustmord et Scorn à leurs heures perdues. Et pour cause, cet album n’est pas juste des drones oppressants, des basses longues et envahissantes, non, il y a de la texture. Beaucoup de texture. Et c’est déjà le cas dans l’ahurissante introduction Consumed, véritable cauchemar instantané qui prend aux tripes et cloue l’auditeur face à sa future découverte, son futur voyage initiatique dans les abysses soniques.
Le morceau-titre, Excavation, se scinde en deux parties et dans un savant mélange, attire à ses plages ambient des aspérités dub et industrielles. Une (relative) rythmique lancinante recouvre les bourdons infrabasses et les coupe même dans un sidechain subtil (ce qui est, avouez-le, extrêmement rare, surtout aujourd’hui). Mara à l’inverse, repose plus sur une alchimie étrange entre le rythme et les sons concrets jouant un rituel macabre.
Un autre aspect de cet album est son utilisation, en plus d’infrabasses et de sons concrets, de samples et d’instruments électroniques, comme dans Dieu, où certaines textures ressembleraient presque à du Amon Tobin . Et c’est le monumental The Drop, qui clôture l’album, qui pose un final dantesque, ses rythmiques tribales montant en puissance constamment jusqu’à l’évanouissement final d’un album noir et fascinant.
Sur ce, je vous laisse à vos traumatismes, j’ai un BTS à gagner.