Ce samedi 28 septembre avait lieu la soirée de clôture du Festival Marsatac 2013 dans un lieu des plus attractifs de Marseille, le Dock des Suds. Malgré un line-up très large et complet, trois groupes ont retenu particulièrement notre attention.
Nous commencerons donc avec Nasser, qui est un groupe marseillais déjà bien connu de chez nous mais qui a su largement dépasser les frontières en écumant de multiples grandes scènes françaises depuis maintenant quelques années. Cela faisait 3 ans que nous ne les avions plus vus sur scène et quel plaisir de les retrouver. Ils se sont améliorés, c’est indéniable mais la puissance scénique est toujours aussi fortement présente. Mêlant electro et rock à la perfection, le trio marseillais rend hystérique la foule et nous laisse littéralement bouche bée à la fin de son live. Un concentré d’énergie qui t’explose à la face sans même que tu t’y attendes, voilà un groupe qui sait faire parler de lui. La chaîne Arte était présente pour diffuser le concert sur leur site « LiveWeb », vous pourrez donc vous faire un avis sur la question. Ce qui est bon à savoir, c’est qu’ils nous reviennent bientôt avec la sortie de l’album #7, le 14 octobre (dont on a pu avoir un petit aperçu pendant ce live) et qu’ils tournent encore en ce moment. Une heureuse occasion de les croiser à nouveau et de passer une nuit des plus dansantes et explosives de cette fin d’année.
Dix minutes suivent la fin du live de Nasser et nous courons jusqu’à la scène accueillant Bonobo. Changement de registre radical, nous voilà embarqués dans une gigantesque messe sonore. Après ce surplus d’énergie, nous nous laissons guider vers une spiritualité auditive typiquement bonobienne. Les premières notes débutent, on se laisse porter par ce live aux musiciens nombreux et talentueux. Le visuel joue beaucoup bien qu’il soit sobre, le tout reste naturel et frais. Une chaleur accablante s’abat dans la pièce, mais l’atmosphère proposée par le DJ et ses musiciens laisse oublier ce détail. Une chanteuse (Andreya Triana ?) apparaît pour certains titres et emporte avec elle, une foule hypnotisée. C’est peut être le live propaganda de la soirée à voir toutes ses personnes déjà bien loin de la vie réelle. Depuis le temps que nous rêvions de les voir, voilà venu le moment de planer, de tomber les armes et de se laisser aller le temps d’une heure. Ça prend aux tripes, ça retourne et ça puise au plus profond de toi-même. Vous aurez bien compris l’ambiance que ces derniers ont réussi à planter dans ce dock si peu raffiné qu’il puisse être. Un décalage des plus extrêmes, un live des plus spirituels. On se laisse charmer et on en demande encore.
Voilà notre dernier coup de coeur de la soirée et cela reviendra à Cashmere Cat. Ce dernier qui franchissait les frontières de son pays natal grâce à son Ep « Mirror Maru » apparu sur le label belge Pelican Fly, il y a un an de là. Depuis le jeune producteur norvégien ne cesse de faire parler de lui avec son ingénieux RnB Tropical dont lui seul a le secret. Un véritable sentiment de bien-être et d’amour se dégage de ses tracks aux vocaux triturés et aux rythmiques aussi douces que folles. Il entre en scène, ouvre son ordinateur et nous voilà parti dans son monde de chats, de finesse et de RnB. Mais pas que ! Commençant les hostilités en douceur avec un fabuleux édit live de Mirror Maru, il va vite faire monter la pression… Nous voilà déjà à court de souffle dans cette petite salle bondée, à la recherche de la moindre brise nous permettant de respirer un minimum. Et c’est alors qu’on entendit au loin les quelques notes de LA track qui renversa littéralement l’atmosphère de la pièce pour tout le reste du set. Cashmere nous tient en haleine et lâche enfin la bête, TNGHT « Chimes » aka un unreleased du duo qui n’arrête pas de faire parler de lui sur le Web ! Un ouragan de mains en l’air rase la foule, le public devient fou. Ce chat norvégien n’est pas si doux et tendre qu’il n’y paraît. C’est à partir de cet instant que s’en suivirent des unreleased tous aussi pointus les uns que les autres, qui nous emporteront très loin jusqu’à la fin de son live… Et parlons-en de ce final ! Peu soucieux du public pendant son show, il viendra quand même nous saluer en fin de set devant la scène tout en faisant quelque tour sur lui-même à la manière d’un enfant qui s’amuse. Mais c’est sa sortie de scène qui nous marquera le plus. Sans même un signe, laissant tourner les quelques secondes de sa dernière track, il nous quitte comme si de rien n’était. Cashmere Cat est un gros félin au cœur tendre qui sait sortir les griffes quand il le faut et on ne lui en voudra pas pour sa timidité qui a le mérite de laisser planer une part de mystère sur sa personnalité si atypique.. Un live à revivre que l’on recommande activement.
En somme une très bonne soirée, une édition une fois de plus réussie. On n’a plus qu’à attendre l’année prochaine pour passer encore de bons moments comme ceux-ci aux couleurs de Marsatac.
> Nasser
> Bonobo
Report live : Sarah Lonegro et Sebastien Fleig