Seilman Bellinsky – S-T : D’une menace latente

Comment aborder un album comme celui de Seilman Bellinsky? Je me pose la question parce que à l’écoute, on ne sait comment aborder le truc. C’est un album très exigeant, plus qu’il n’y paraît sous ses étiquettes doomeuses, ou post-rockeuses, ou autres. Quoiqu’il en soit, le quatuor Nantais, comprenant des membres de Argument, Goudron, Fordamage (en live) et Papier Tigre, signe un premier album difficile d’accès. Ce qui n’est pas un souci en soi, il faut juste faire un peu d’effort pour rentrer dans ce délire sombre et tortueux.

seilman_bellinsky_coverL’album comprend 6 morceaux dépassant ou s’approchant tous les 7 minutes. On peut facilement dire qu’ils prennent leur temps, mais c’est pas pour rien.  Les ambiances distillées par le groupe sont sépulcrales au possible, cérémoniales même. Dès l’opener au titre imprononçable Akshipthika, on se retrouve à entrer dans une musique assez désespérée, mais aux accents épiques. C’est triste et beau, mais aussi menaçant.

Pour écouter 3 des 6 morceaux, suivez ce lien. Non ce n’est pas parce que j’ai pas réussi à intégrer le player de Bandcamp. Fermez-là, cliquez sur le lien, écoutez le son et lisez la chronique. Merde, quoi.

A ces mélodies menaçantes, s’ajoute le jeu de batterie assez reconnaissable de Pierre-Antoine Parois, batteur émérite de Papier Tigre et Room 204, et qui nous gratifie là d’une performance assez dingue. Une sorte de tribalité profonde émane de morceaux comme le fantastique Occides, tour de force tout en saturation, ou le final Aversion to the Decay of Impermanence, clôturant l’album avec quasiment 10 minutes de déambulations dantesques. Comme si le groupe de post-rock Rien avait accouché d’un enfant batârd qu’ils auraient eu avec Om. Imaginez le rejeton.

Seilman Bellinsky dévoilent une musique assez impressionnante, menaçante, mais dont la lenteur et la progression très lente rebutera certains (beaucoup je pense). Ce n’est pas du tout un album facile, mais il délivre de profondes sensations, des émotions uniques. Chapeau bas, messieurs.

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