Muse : Nouvel Opus « Drones » par LMovies

Après trois ans d’absence, une tournée de plus de 2 ans. Muse revient avec un 7 ème Opus : Drones. 12 titres et toujours un message récurrent : La Société, la révolte, le déchirement du couple, la révolution face à un monde quasi-totalitaire. Charmant et sombre me direz-vous.

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Sur celui-ci, il aborde apparemment une potentielle 3ème Guerre Mondiale. En exposant les manipulations mentales engendrées par des « Dirigeants ». Une thématique chère au groupe apparemment. C’est un album différent qui se rapprocherait quasi d’un album concept avec une suite logique de chansons en rapport avec un personnage.

Là un jeune homme oppressé qui a perdu l’amour et qui va tenter, face aux dirigeants, sans foi ni loi. Mais qui va, vers la fin de l’album, fait une sorte d’ascension, presque, spirituelle pour son bien être et l’amour tant recherché. C’est une sorte de « déjà vu » qu’ils nous offrent.

Mon analyse du dernier album, se fera réellement entre The 2nd Law (2012) et Drones (2015). Car même s’ils restent très différents chacun, (heureusement) ils sont ambiguës au possible. L’intérêt est aussi de ne pas faire une analyse restreinte de l’album et dire que telle ou telle chanson est « sympa parce que… ». Nous les décrypterons, mais avec finesse, on va essayer. Je pense que pour comprendre une musique ou un album, il faut voir au-delà de cela.

– LES ANTÉCÉDENTS –

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Sur leur précédent album, The 2nd Law, 13 titres et des exploits d’influences, poussés à l’extrême, laissant les fans de la première heure perplexes face à ce changement des plus brutal entreprit par le groupe. Beaucoup ont été déçu du changement. Cela reste compréhensible sur certains morceaux surprenants comme Follow Me ou bien encore Panic Station. Faisant face à des stades à moitiés vides, des baisses de ventes d’albums considérables… On pensait donc le groupe sur sa fin et incapable de pouvoir reconquérir le coeur de leurs fidèles.

Et bien il faut croire que si.

Sur ce dernier album, le chanteur, guitariste, Matthew Bellamy et ses deux compères, Dominic Howard à la batterie et Chris Wolstenholme à la basse, reviennent aux sources. Leurs sources. Des airs Rock, bien puissants. Une batterie qui envoie sec sur des breaks d’une grande force qui accompagnent une basse lourde, remplit d’effets de fou furieux mais efficaces. Nous pourrions penser que le groupe a dû se retrouver autour d’un verre pour sonner l’alarme et dire qu’il fallait faire réellement faire quelque chose, s’ils ne voulaient pas finir comme un groupe « As Been ».

– LES MORCEAUX –

Coup d’éclat lors de leur premier Single, Psycho.

Le groupe reprend alors, sans grande difficulté un « riff outro » fétiche et adulé par leurs fans, et joué au préalable lors de précédentes tournées. Jeu de séduction, avide d’attention ou manque d’inspiration ?Mais c’est bien un retour aux sources, alors justifié, qui avait été souligné par le chanteur lors d’anciennes interviews.

Je suis bien d’accord que Psycho a su, à la perfection, redonner une flamme de puissance perdue depuis quelques années… mais on pourrait étrangement trouvé un rapprochement vis à vis de leur précédent tube « Supremacy » (The 2nd Law). Un morceau qui a su rallumer une lueur d’espoir chez les fans encore une fois.

Puis très rapidement c’est Dead Inside qui fut publié. Deuxième Single du groupe qui porte un message assez noir sur la relation d’un couple.

Quand on se penche sur la vie personnelle de Matthew, sa séparation avec son ex femme et mère de son premier enfant, le titre prend tout son sens… Mais qui se retrouve encore une fois, si je titille, dans une surprenante similitude avec Madness du précédent Opus. Une histoire d’amour, qui elle, est investigatrice, d’une douce folie amoureuse passée avec la même femme, Kate Hudson, la mère de son petit.

Des similitudes qui, avec un certain recul, laissent certaine fois perplexe. On pourrait se poser la question de savoir si oui ou non, ils ne se cassent plus la tête à réellement se retrouver en face et partir de rien pour écrire.

On retrouve ainsi et aussi des Interludes présentes aussi sur leurs précédent opus « Prelude pour The 2nd Law » et deux pour le dernier avec « Drill Sergeant » et « JFK » (un discours du président des USA…). Mercy est la bulle d’air qui laisse l’album, je trouve, doté d’une lueur d’espoir pourtant marqué d’un thème bien sombre. Une chanson qui redonne le sourire et l’envie d’avoir envie (oui j’ai osé).

Reapers, morceau juste inouï et gavé de solos indéniablement bien gérés par un prodige de son instrument. Matthew nous « scotche » avec des riffs et breaks sortis tout droit d’un film de SF dont lui seul a le secret. C’est une surprise de taille. De plus, nous y retrouvons une marque d’un grand monsieur de la Musique, je parle de David Bowie avec l’air de The Width Of A Circle, qui pourrait être la source d’inspiration du solo au cours du morceau.. Influence encore une fois marquée. Après telle est la question d’un geste conscient ou pas.

 

The Handler, mon morceau préféré, je dois vous l’avouer mes amis. Un riff prenant, une structure musicale quasi parfaite. Une voix puissante, des Drop D magnifiquement bien appliqués. Un morceau brutal qui rappelle « The Small Print » dans le troisième album.

Après, un autre point commun à beaucoup de groupes quand on arrive au 3/4 d’album, les compositions ne sont jamais réellement évidentes à placer et souvent un peu étranges du reste de l’album.

Nous avons trois morceaux incroyables. Qui laisse redécouvrir un Muse très « américanisé », ce qui n’est pas très étrange quand on sait que l’album a été en partie enregistré sur la côte californienne. Des influences, comme nous le disions, marquées par des morceaux connotés de vieux tubes de Queen (avec qui ils ont collaboré sur The Resistance) et un autre morceau Aftermath, que l’on pourrait croire sorti d’un vieux album de U2 (avec qui ils ont eu la chance de partager un featuring avec The Edge lors de Glastonbury en 2010 où ils avaient reprit « Where The Streets Have No Name »). Peut-être les influences sont flagrantes, mais elles méritent un genou à terre, car elles restent très bien ficelées et l’on reconnait la touche personnelle de composition de Matthew.

Pour continuer en beauté, car oui, je trouve l’album, beau. C’est un choix personnel, Na.

The Globalist, qui dure tout juste 10min. Une première qui pour une autre justification de « retour aux sources » laisse un morceau entrecoupé de plusieurs parties bien frappantes mais qui comme l’avait exprimé Matthew, en serait une « suite logique » du fameux morceau tant apprécié par leurs admirateurs, admiratrices, Citizen Erased de leur deuxième album.

Et pour finir par une fin d’album à couper le souffle, « Drones ». Un enchainement lyrique et a capella de la part de notre leader où il peut se laisser aller à sa capacité de jouer avec ses 3 octaves complètes. Ce qui laissent une réelle lueur de poésie et de liberté.

Amen.

Pour les morceaux, c’est peut-être long, oui, mais je vous ai donné l’avis personnel que j’ai pu en tirer. Libre maintenant à vous d’en discuter autour de vous ou pas. Mon interprétation est subjective et je serai ravi d’en débattre avec qui le souhaite !

 – LA COUVERTURE –

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 Pour parler de la couverture d’album, nous sommes toujours dans leurs lignes  directives qui les suivent depuis leur début avec Absolution (2003) Resistance (2009) The 2nd Law (2012) ; pertinentes et percutantes. Cette fois si Matt Mahurin a pris le rôle d’illustrer ce nouvel Opus. Photographe et illustrateur Californien de grande allure et qui a notamment collaboré avec Tom Waits (blues man à succès).

Bon, sans doute aurez vous compris le messageLe contrôle des Masses par des dirigeants. Une belle couverture, qui laisse une réelle intention portée à l’album. Muse se retrouve encore une fois à vouloir décrire les thèmes engagés sur la Société actuelle. De plus, le nom « Drones » fait évidemment référence au phénomène planétaire des drones, qui espionnent les populations et sont dirigés par des Supra Boss Badass.

LE BILAN

Pour essayer de conclure (car je pourrais parler sans en finir de cet album juste incroyable)voici mon avis personnel et global sur cet album.

Pour ma part, c’est une explosion de nouvelles sonorités. Des influences marquées, des pertinentes prises de risques vocales, des surprises de structures musicales bercées par la voix de Matthew qui est, certaine fois, méconnaissable. Les soi-disants écarts musicaux, sur cet album, sont pardonnés. Si l’on se penche sur l’album dans son aspect général, on se pousserait presque à penser à une véritable confidence. Des péripéties, qui sont plus personnelles que globales, sont engendrées  par le groupe et par la société et ses sujets.

Évidemment il est différent des autres albums. Mais c’est une preuve indéniable d’une maturité vocale et musicale entreprit par ces hommes. Et sur cet album, ils nous offrent, une nouvelle vision de Muse. Qu’ils transportent depuis désormais 20 ans. Une maturité qui fait du bien. Leur long parcours leur laisse maintenant la possibilité de construire de véritables morceaux. Et non pas de poussées d’adrénaline enregistrées à « l’improviste » pour faire bouger quatre mille personnes. Non, une composition travaillée qui se tend peu à peu vers une voie qu’ils recherchaient tant.

C’est déstabilisant, on les suit dans une folie, qui en devient investigatrice et qui ne nous lâche que 50 minutes plus tard en nous laissant face à soi-même. On perd presque l’envie de le partager avec nos amis tellement on le trouve personnel. Il n’y a plus tellement cette envie de suivre l’effet de foule et de penser de telle manière. Cet album pousse à une réflexion, autant musicale, que collective. C’est beau. C’est confidentiel voire unique, cela en devient un vrai travail d’introspection qu’ils nous tendent.

Et pour ma part j’y suis tombé corps et âme.

Merci les gars.

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(source photo : Exogenesis Universe/facebook)

Ecrit par Léonard Pêtre – LMovies

Site Officiel de Muse

Pour écouter l’album sur Deezer

Pour acheter l’album sur Itunes

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