Casablanca Drivers,
Rencontre au Supersonic, à l’heure du catering, avec ce quintette qui a récemment sorti leur second EP « ¿Dónde Estoy? » suite au fameux « 2002 Pizza » en 2014. Cela n’est donc pas autour d’un café mais plutôt d’une bruschetta que se passe cette rencontre avec trois des membres qui sont Alexandre au chant et à la guitare, Nicolas à la guitare et Sébastien, le clavier de la bande.
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Première question banale mais obligatoire. Je leur demande comment s’est passée leur rencontre et j’apprends que cela s’est fait à la faculté de Corse à Corte. Alexandre a fait ses études avec Nicolas. A l’époque, il y avait d’autres membres mais le temps a fait que « certains ne font plus parti du boys band parce que tu sais, on avait tous 23 ans et après chacun prend un chemin différent. » En somme le splittage à la corse n’était pas musical et surtout, ils ont trouvé de nouveaux musiciens en montant à Paris.
J’en arrive donc à me demander… « Vous avez quitté votre jolie île pour la musique ? »
Nicolas me répond avec grand enthousiasme, « OUI ! ». Et au delà de ça, également pour des projets professionnels parce qu’il faut bien manger et qu’on sait tous comme ça paye bien la musique. A savoir qu’Alexandre est parti vivre en Angleterre entre temps, que de là, ils ont trouvé de nouveaux membres, de nouveaux instruments et que depuis, Alexandre est même devenu officiellement professeur d’anglais. D’ailleurs ce dernier l’explique très bien avec ces quelques mots : « Non mais j’suis né dans la rue, moi, ça me permet d’avoir une certaine stabilité sociale ! ».
Et après, ça te chante des morceaux comme « Dallas »… Hmm, on y croit moyen à ces histoires de rangement mais ça me fait surtout réaliser que j’aurais bien aimé avoir un professeur d’anglais comme lui. Frustration.
« Bon, et sinon d’où vient le nom du groupe ? »
Alexandre me rétorque que c’est Nicolas qui en a eut l’idée. A l’époque, il avait un projet et avait décidé que le nom serait celui-là. Un nom plutôt inspiré d’un film que je me devais de connaître. Et pour cause car il est de Maurice Barthélémy !
« D’ailleurs comment s’est passée la rencontre avec lui pour votre clip « La Ola » ? »
Nicolas : « Le plus simplement du monde ! Nous lui avons envoyé un message peu de temps après avoir lancé le groupe où je lui demandais si ça le dérangeait qu’on pique le nom de son film bref, des conneries comme ça. J’te parle de ça, c’était en 2012. Et pour le clip « La Ola », on lui a encore envoyé un mail, au culot, genre « Maurice, t’es chaud pour tourner dans notre clip, on t’envoie les détails » et il a dit oui ! Il est très simple. Nous nous sommes pliés à son emploi du temps parce qu’en réalité, on voulait plus le « salir » à la Robin des Bois mais c’était compliqué… Tu reprendras un petit bout de bruschetta ? »
Sans transition, je me questionne sur la composition des nouveaux morceaux. Mais qui peut bien être la tête pensante du groupe ?
Alexandre : « En fait, jusqu’à l’année dernière, nous avions un autre bassiste chez qui on composait et maintenant je ramène mon matos chez Nico. Chacun apporte ses idées et chacun surenchérit. Tu remarqueras que pour ce nouvel EP, on reste dans la même lignée mais qu’on a de nouveaux instruments, de nouvelles façons de composer. C’est peut être plus ambitieux maintenant avec ¿ Dónde Estoy ? »
Ce nom m’interpelle. « Vous portez un grand amour pour l’Espagne ? »
Nicolas : « Nous, nous aimons tout le monde ! Mais en vrai, ma maman est espagnole du coup j’aime bien faire quelques petites interludes hispaniques, c’est important. Es importante. Ça marche pas mal en plus. »
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Et puisqu’on parle voyage, j’ai bien envie de me tourner vers la Californie et les illustrations très garage rock qu’on peut retrouver là bas. D’ailleurs la pochette de l’EP de « 2002 Pizza » aurait très bien pu être pour Thee Oh Sees ou Fidlar en version soft.
Réponse de la part de Nicolas sur ma réflexion : « En fait tu trouves que c’est pas en adéquation avec notre son ? »
Flûte. Je. « Non, je dis juste que ça fait très garage rock ! »
Nicolas : « On se prend pas vraiment la tête là dessus, tu sais, nous n’avons pas réellement de rapport avec le son et l’image. Du coup c’est un peu bête et méchant mais la première pochette de « 2002 Pizza », on l’a travaillé avec Alma Charry qui est une illustratrice et on l’avait drivé sur le délire burger parce que c’est super les burgers. Ensuite pour « Donde Estoy », on a travaillé avec Rosa Rocca-Serra qui est originaire de Corse…
Sébastien : Ouais, on lui avait envoyés des benchmarks de ce qu’on voulait…
Nicolas : Ouais, voilà. Attends. C’est quoi le mot que t’as employé là ?
Sébastien : Benchmark. J’suis dans le marketing ! »
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« A quand un album ? Le format EP vous plaît plus, peut être ? »
Petit désaccord entre les trois garçons pour répondre à cette question. Censure médiatique oblige pour ne froisser personne et la réponse à cette question après un débat de quatre bonnes minutes sortira de la bouche de Nicolas : « Alors il nous faudrait au moins une trentaine de titres, que l’on voit avec qui on veut travailler en studio… En réalité, on peut pas bosser dessus avant décembre 2016 du fait qu’on ait la tournée. Laisse nous au moins une année entière pour qu’on fasse les bons choix et puis on verra. Inchallah comme on dit dans le sud de la Corse ! Tu veux toujours pas de bruschetta ? »
L’interview se finit et je tente au passage de leur piquer quelques tablatures de leur jeu de basse que je trouve extra. Pour parler du concert, le set était ultra énergique et dans le vrai, à l’image de la formation. C’est dansant, vivant et surtout incroyablement contagieux. Ils m’ont ramené dans le sud – les mojitos se sont d’ailleurs enchaînés un peu trop vite ce soir-là – mais c’était si bon de retrouver un peu du soleil méditerranéen à Bastille. Et le meilleur du sud, sans en douter une seconde.
Alors, merci les gars. Et vivement la rentrée pour revivre votre musique aussi fortement que la dernière fois.