Souvenez-vous, il y a quelques mois. L’annonce d’un album solo de Jack White avait bousculé le petit monde musical. L’homme régulièrement enrôlé dans de multiples projets musicaux (White Stripes, The Raconteurs, The Dead Weather…) n’avait jamais travaillé seul à un véritable album malgré sa carrière débuté en 1997. Du coup… Qu’est donc Blunderbuss ?
Un synthé légèrement feutré, une batterie et puis ce riff de guitare dont seul Jack White a le secret, Missing Piece ouvre l’album avec brio. Sauf que voilà, après ultime analyse de la pochette que j’ai sous les yeux, c’est bien l’album solo de Jack White et non une nouvelle offrande des Raconteurs que je suis en train d’écouter. Et ce sentiment de s’être fait rouler dans la farine va durer… Sixteen Saltines, deuxième single de l’album aurait pu facilement remplacer Salute Your Solution sur l’excellent Consoler of The Lonely des Raconteurs et Freedom at 21 aurait eu lui aussi largement sa place dans l’album précédent cité. Blunderbuss enchaîne avec ses violons rappelant une de fois de plus Jack White à ses anciens compagnons de jeu. Seul I’m Shakin’, sorte de blues gospel, et On and On and On avec ses influences très Pink Floydienne arriveront à élever l’artiste au dessus de ses anciens groupes.
Alors non, l’album est loin d’être mauvais, de nombreux titres sortent largement leur épingle du jeu (Love Interruption, Blunderbuss, I’m Shakin’) et on est très largement au dessus de ce qui se fait actuellement en matière de rock mais on a surtout l’impression d’avoir en face de nous un nouvel album des Raconteurs avec deux trois morceaux tirés des derniers albums des White Stripes qu’un véritable album solo.
Jack White passe donc la barre du premier album solo sans trop se fouler en proposant une réédite non sans charme de ses anciens efforts passés, un plaisir simple et instantané qui risque de ne pas perdurer dans le temps. La preuve en est, je suis déjà de retour sur Consoler of The Lonely…