Sub Pop.
Ou le label qui a eu le nez creux. Ils ont suivi Mudhoney durant une bonne partie de leur carrière, ont lancé Nirvana en 1989 avec leur Bleach, , puis ont donné leur chance à leurs potes Earth en sortant le premier album de Drone Metal nommé 2. Bref, un label qu’il est moelleux en bouche, un peu comme un muscat, sauf que contrairement au muscat, ce n’est pas écœurant et on a pas envie de gerber après seulement un demi verre.
Quoique … c’est bien de grunge (Prononcer grounge, cf A. De Caunes) dont on parle, et n’est-ce pas la particularité de ce genre que de vomir son mal être sur des microsillons en vinyle, des petites ondulations sur un CD ou dans des fichiers numériques compressés ?
Cherchez pas la réponse, c’est oui, j’ai raison. Chut.
Vient donc 2012, et alors que les années 90 sont loin et que Sub Pop propose toujours sans vraiment avoir LE truc qui défonce et qui est tout neuf, arrivent alors Metz. De Toronto, Canada. Ce qui est d’une logique implacable.

Le Canada, pays qui gorgé de froid, de musique industrielle déviante (Skinny Puppy), de post-rock merveilleux (TOUT le label Constellation, faudra y revenir d’ailleurs sur ce label là, TEASING TEASING AHHHH SUSPENSE J’EN PEUX PLUS ARGHHHHH), ou encore de cocaïno rap musique (t’entends, jeune pédé ?), arrive quand même a nous faire parvenir quelques sons de qualité. Si on excepte Céline Dion et la dernière de mon énumération précédente. OUI FAUT SUIVRE ET ALORS ?
Metz, vous demanderiez vous alors, fébriles et impatients, c’est quoi ?
C’est du grunge oui, mais qui a la décence, au moins, de ne pas sombrer dans les méandres commericalo-dégueulasso-Nevermind-esques et de proposer de l’énervement et du mal-être pur jus, dans une volonté de festivité et de bruit que ne renieraient pas les plus basiques des punks hardcore. Pour faire simple, si Nirvana, à l’époque de Bleach, avaient la prod de In Utero et le matos de Lightning Bolt et Jucifer, ça donnerait plus ou moins Metz.
Paie ton alchimie, j’ai envie de dire.
Et en écoutant cet album intitulé Metz (pas foulés les mecs), on n’a clairement d’un seul mot d’ordre : EFFICACITÉ. Oui, c’est pas le must de l’originalité du riff, c’est pas le must de l’évolution de la structure, ni des paroles (quand on les entend), mais pour faire simple : on s’en tamponne le coquillard d’une manière spontanée, relative, et jouissante. On est pas là pour déblayer ses talents musicaux et sa technique irréprochable, on JOUE FORT, ON TAPE LES PEAUX ET LES INSTRUMENTS ET ON CRIE ENCORE PLUS FORT JUSQUE CE QUE LES GENS ILS CRIENT ET EN REDEMANDENT.
Comme ça.
Metz, c’est le pain dans la gueule amical, le viol auditif agréable, les trois accords dissonants harmonieux. A trois, ils déchainent une rage ahurissante et enchainent coup sur coup des morceaux simples mais ô combien défoulants et jouissifs. Et avec une production profonde et vaste, on ne peut qu’apprécier l’orgie de bruit. Que ce soit du chaos total dans des morceaux comme ce chef d’œuvre qu’est Wasted, des riffs au détail qui tue (Rats et son drop harmonique, miam), des hystéries presque surf rock (Wet Blanket, CES DEUX NOTES QUOI) et un interlude bizarroïde (Nausea), et pour une durée pas trop longue (une trentaine de minutes, pour vous dire, le morceau The Seer de Swans est plus long que l’album lui même TEASING HAAAAAAAAAAA), Metz nous offrent un album de grunge noisy honorable, fun et destroy.
Maintenant, les cocos, il faut confirmer ! Au boulot !
Optionnellement, KEXP donne des concerts de qualité à leur antenne et une programmation éclectique et merveilleuse. Et ça en plein Seattle, justement. Fou ça.