Le metal moderne tourne en rond. Cela va faire plusieurs années maintenant que presque rien ne vient surprendre l’auditeur. Toujours la même batterie ultra triggé, les mêmes sons de guitares « Rectifier » avec ces mêmes riffs sans aucune personnalité, la même production surgonflée… Malheureusement, la liste est encore longue et ne s’arrange pas au fil du temps qui passe. Alors il y a plusieurs manières de voir « l’évolution ». Faire comme Opeth, Steven Wilson ou encore Pain of Salvation et tout simplement lâcher le metal pour partir dans des contrées limitrophes, ajouter des touches exotiques sur une base metallique… Les possibilités sont nombreuses et multiples et The Mars Chronicles a choisi la sienne : sonner moderne tout en restant authentique.
Devy (guitariste, chanteur et compositeur du groupe) nous l’avait annoncé lors d’une interview publiée dans nos pages, le but du jeu était de mieux capter l’interprétation des musiciens. Et grand dieu que la production assurée par Christian Carvin fonctionne à merveille ! On a l’impression que Morgan martèle ses fûts à deux mètres de nous, les guitares sont résolument ancrées dans leur époque et pourtant ont un grain très particulier leur donnant un réel charme et la basse va complètement à contre courant de ce qu’il se fait actuellement, Sébastien troquant le son claquant blindé d’aiguës de la majorité des groupes modernes pour se ramener aux fondamentaux : un son rond magnifiant l’ensemble et appuyant à merveille la batterie pour former à deux une section rythmique impressionnante d’efficacité.
Les cinq titres constituant l’EP sont plutôt variés et expose l’éventail de possibilités qu’offre le groupe en terme de composition. Du bourrin Hell is Born jusqu’au premier single Constant Show en passant par la « ballade » (à mettre entre guillemets) One and Only, The Mars Chronicles impose un mélange assez atypique de metal asymétrique (Meshuggah, Textures…) avec une grosse composante atmosphérique, Devin Townsend pour l’influence la plus marquée (NON. Par pitié, non, ne pensez pas Djent. Je sais, le raccourci lorsqu’on parle asymétrie avec ce genre est très facile mais il n’en est rien ici).
Même si les morceaux restent accessibles à tous dès la première écoute, l’auditeur le plus averti aura toute la joie de pouvoir revenir sur les titres en (re)découvrant chaque subtilités qu’ils cachent. Le niveau technique est très costaud tout en restant au service de la musique (les parties batteries de Morgan le font définitivement rentrer dans le fleuron des bucherons français au côtés de Mario Duplantier ou encore de Florent Marcadet) comme en atteste la perle de cet EP, Abyss, qui arrive le double tour de force de proposer un réel défi technique tout en restant surpuissant émotionnellement parlant (la fin du morceau est absolument sublime). L’unique reproche qui peut être émit est surement le manque de folie dans les compositions. Avec la tête pensante de Lag I Run au poste de guitariste (Yann « j’ai 10 ans d’avance sur tout le monde » Morvant), on aurait bien apprécié que les 5 titres soit emprunt de cette extravagance dont suinte son projet connexe.
Résolument moderne et pourtant si loin de ce qu’il fait actuellement, The Mars Chronicles propose un premier jet ultra bien ficelé, original et puissant dans tous les sens du terme. Avec l’album et une tournée dans les starting-blocks, il y a fort à parier que le groupe explose dans l’année à venir. Un EP appelle la reconnaissance, l’album l’amasse. Et c’est tout ce qu’on peut leur souhaiter.
The Mars Chronicle
Label : Send The Wood
Sortie : 13 Mai 2013
Un EP qui envoie du très gros paté !!! Très fortement conseillé !
J’ai eu la chance de les voir sur scène, la critique est tout a fait juste.
Un son et une interprétation égale à l’énorme enregistrement.
Je leur souhaite toute la réussite possible même s’ils en ont pas besoin, çà bourrine.
J’ai eu la chance de les voir sur scène, la critique est tout a fait juste.
Un son et une interprétation égale à l’énorme enregistrement.
Je leur souhaite toute la réussite possible même s’ils en ont pas besoin, çà bourrine.