3 albums studio, 2 Albums live, 1 Mouvement qui donna naissance à un mythe. Daft Punk les intouchables révolutionnaires, et fer-de-lance de la « french touch », ont mis 9 ans, et une bande originale, pour sortir leur nouvelle vision de la musique: Random Access Memories. Un album qui scinda le web entre les antis, les déçus et les apôtres. À vous de nous dire dans quel camp nous sommes.
Random Access Memories: sacralisé avant sa sortie
Personne n’y a échappé, le monde entier est au courant que Daft Punk sort un nouvel album. On ne pourra pas mettre cette overdose médiatique sur le dos de Columbia et du groupe qui a pour culture le teaser. Nous sommes et vous êtes les échos de chaque information/rumeur, faisant monter encore plus l’envie en chacun de nous d’écouter la nouvelle production Daft Punk. Un teasing long où la rumeur s’est gentiment invitée à la fête et où chacun de nous commença à définir les grandes lignes de son R.A.M. du à un manque, voulu, d’informations. Une rumeur forte, puissante, persistante au sein de la sphère médiatique, avide d’informations et d’audimate tous supports confondus (et qui nous offrît alors deux beaux fails médiatiques), faussa alors la magie de la sortie du Radio Edit de « Get Lucky« , le single parfait.

Un goût de mélancolie
Je n’aime pas parler de chiffres à propos de musique, mais il faut dire que les deux tiers de l’album transpirent un sentiment de mélancolie, surtout sur des morceaux où le groupe est crédité seul. Une mélancolie similaire à une fin d’été ou l’on a tous laissé nos amours de vacances où l’on se promettait, l’un envers l’autre, de se retrouver l’été prochain. C’est beau, c’est sympa, c’est sincère, certains crieront au chef-d’œuvre de par la sobriété des morceaux et la magie des accords, mais l’originalité musicale n’est pas au rendez-vous, même si « Lose Yourself To Dance » serait un bon deuxième single, que « Contact » est genial et « Instant Crush » dévoile un autre Casablancas.
Un album de producteurs
Vous avez surement dû voir une des vidéos de la série « The Collaborators« , par The Creators Project, où le casting 4 étoiles qui compose l’album brosse dans le sens du poil Thomas et Guy-Man en parlant de leur expérience en studio avec les humanoïdes (studio que visitaient pour la première fois des punks habitués au confort de leur maison mère). On s’attendait à un mélange des talents et des personnalités de chacun pour créer un nouveau son. Au final, ces « collaborations » s’arrêtent à un titre par tête où chacun pose son univers sans surprise ni prise de risque. Dommage. ça aurait été sympathique d’entendre une nouvelle composition de Giorgio Moroder…
Un manque de saveurs
Pour résumer, certes cet album n’est pas homogène du tout, que ce n’est pas l’hommage que mériterait la disco funk fin 70/debut 80, qu’il sera l’album de l’année (voir de la décennie) grâce à une attente trop longue et à une communication intelligente, qu’il aurait fait une magnifique bande originale pour Electroma, qu’il manque certains ingrédients pour que l’on soit pri aux tripes et que l’on revive ce que l’on a vécu en écoutant pour la première fois Discovery et Homework. Mais, si vous vous attendiez à un Discovery 2 ou à un Homework bis, c’est que vous n’avez rien compris aux Daft. Contrairement à plein d’artistes, Daft Punk ce n’est pas un son, c’est une expérience. Celle-ci n’est pas totalement réussie. Random Access Memories est bien la preuve que ces deux robots sont humains après tout, donc imparfaits.
Bonus
« Horizon« , le Bonus Track Japonais de l’album
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Images: Pitchfork
Après tant de battage, je m’attendais comme tant d’autres à une tuerie, un album déjà culte avant sa sortie. Au final, on a eu droit à un album sans recherche, sans émotion. Cette album est une machine à fric, à l’image du premier extrait « Get Lucky » pas du tout à la hauteur du mythe Daft Punk.