Strasbourg – Sexe et Violence : De l’immédiateté

Strasbourg est un combo bordelais, évidemment, composé de Raph Sabbath de Harshlove, LL Cool Jo de Françoise Pagan et Léa Sex Doux, la violoniste Tamara Goukassova et Mickaël Apollinaire de Lonely Walk et des Cranes Angels. Entre autres. On a déjà évoqué cet homme dans le cadre de cet article de qualité.

Bien le name-dropping de groupes OP?

Oui je suis véner. Trop de gentillesse dans ce zine. Fait chier.

Et leur discographie est aussi disparate que leur musique fascinante, parsemée de disques numériques 2 titres à prix libre diffusés sur Bandcamp à un 45 tours single, Total, sorti chez Satanic Royalty jusqu’à ce disque, EP mais bien plus long que ce qu’ils ont sorti jusqu’alors, sorti sur le label Le Turc Mécanique.

STRASBOURG_SEXEETVIOLENCE_COVERStrasbourg ont un style assez particulier, sorte de mélange de cold wave, de musique industrielle, de pop et de zouk. Enfin, j’émettrai une réserve pour cette dernière. Car si les rythmiques zoukifiantes étaient légion auparavant, elles ont moins lieu d’être dans Sexe et Violence. Mais c’est pas innocent. Pour leur premier disque important, ils ont décidé de mettre un peu de côté les rythmiques trop dansantes pour les remplacer par de grands collages dépresso-répétitifs et des chansons encore plus sombres qu’à l’accoutumée. Il ne s’agit plus de prendre et baiser la chanson française, il s’agit d’en plus lui voler tous ses effets personnels et de la laisser giser seule dans une rue mouillée de pluie et de pisse alors que l’on se tire en s’ajoutant dans le nez un mélange d’héroïne, de coke et de bicarbonate de soude.

Je suis fier de cette phrase, sa race. Ouais, on s’éclate avec Strasbourg, y a pas à chier. On traverse les flammes de l’enfer. Jusqu’à soi. C’est super.

J’adorais Strasbourg dans leurs morceaux dispos à prix libre sur Bandcamp, mais on ne retrouve pas des morceaux comme Les Mouettes dans ce EP. Je suis déçu alors ? Non. Ta soeur. Ce que font Strasbourg là est assez étonnant de leur part, certes, mais au final, il fallait en venir à ça. Et le résultat est à la hauteur des espérances. Strasbourg est devenu encore plus organique.

Ce sont des morceaux crades, à la production encore plus salie que d’habitude, qui me fait penser à Scorpion Violente, ce qui est une très bonne chose. Mais au delà de ça, y a un côté étrangement vaporeux et séduisant dans ces morceaux. En particulier sur Sale Histoire, qui a ce côté répétitif qui fout en transe et qui rend fou.

Ca peut être les rythmiques bien entêtantes des machines, ces leads qui font penser à des cris de chats en chaleur, le chant de Mickael Appolinaire qui a toujours ce côté hallucino-blasé, le violon de Tamara Goukassova aussi, qui ajoute quelque chose de presque difficile à décrire au final. Par moments, c’est une sorte de son soutenu, comme dans Sexe et Violence, le morceau, parfois, c’est assez vigoureux et menaçant, comme dans Fais Gaffe à Jeanne, morceau dont le seul crime est d’être court.

Puis le dernier morceau, Sex & Boys, est une sorte de bizarre synthèse des motifs des trois morceaux précédents dans un collage encore plus vaporeux. C’est très perturbant en fait, on dirait qu’on est enfermé dans l’univers décrit par les morceaux précédents et qu’on ne peut plus en sortir. On atteint une sorte de point de non retour assez cathartique, fascinant du reste.

Ce qui est sûr, c’est que ce virage pour Strasbourg surprendra ceux qui connaissent, et ne sera pas pour tout le monde. Mais il est à célébrer pour son approche définitivement sans concession. Et ça fait du bien.

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