La presse et la blogosphère semble unanime : le dernier album de Wiley, « 100% Publishing », redonne des couleurs au pâle visage de la scène grime britannique. Blâmés par la critique, les derniers albums de Dizzee Rascal et Lady Sovereign, autres pionners du genre, avait lancé un goût amer aux amateurs de ce cousin du hip hop. Il n’en fallait pas moins qu’un retour remarquable de Wiley pour rassurer les plus dépités.
En 2008, après une extensible liste de mixtapes, singles, featurings et albums, Richard K. Cowie, dit Wiley, annonçait sa retraite, alors qu’il n’avait que 28 ans. Pourtant, trois ans plus tard, il est toujours là. Celui que l’on appelle l’eskiboy, référence à son style qu’il nomme l’eskibeat, représente toujours avec verve et passion la scène underground du grime UK. Depuis ses débuts avec The Pay As You Go Cartel et Roll Deep où il aiguise ses armes, jusqu’à son premier clip sur MTV, le vilain canard du grime n’a jamais perdu de son assurance. Originaire des banlieues de Londres, Wiley, semble être le seul aujourd’hui à faire palpiter le cœur de ce mouvement musical. De retour sur le label Big Dada (Roots Manuva, Diplo, SpankRock), Wiley signe son dernier album, 100% Publishing. Revenant à ces fondamentaux, revisitant une esthétique qu’il a lui-même aidé à développer, cet activiste ose, prend des risques et performe brillamment dans cette nouvelle posture musicale. Fort de son ego trip, de son flow flexible, les titres s’aventurent aussi bien sur des instrumentales vives et rappointies (« 100% Publishing », « Information Age », « To be continued ») que sur des compositions plus classiques (« Wise Man and his words »). Ce dernier album ravivera la flamme des amoureux du genre et de ces anciens albums, comme « Playtime Is Over ».
100% Publishing est loin d’être une performance, mais plutôt une belle preuve que, malgré quelques écarts de parcours, un maître reste un maître.